Cette idée me trottait dans la tête depuis un certain temps… Il y a un arbre au tronc creux -un tilleul- dans le jardin de mes parents, et j’avais envie de faire plus que les maisons de lutins cette fois-ci !
J’ai choisi d’augmenter cet arbre pour que les flâneurs du jardin (et les lutins bretons) puissent faire de la harpe arboricole. C’est donc de la lutherie lutine en même temps que de la lutherie sauvage au sens pur du terme en quelque sorte… 🙂
Transformer un arbre (vivant) en harpe !
Ingredients
- cordes de guitare
- Alésoir à 2% pour chevilles de harpes - Avec tête carrée - L'Unisson SAS https://lunisson.fr/pieces-detachees/
- 6 Chevilles de harpes en alliage d'aluminium - 50 mm - L'Unisson SAS https://lunisson.fr/pieces-detachees/
- Clef d’accord - L'Unisson SAS https://lunisson.fr/pieces-detachees/
Instructions
Après avoir retiré tout l’humus accumulé dans le creux de l’arbre, j’ai tout d’abord identifié à quel niveau il résonnait le mieux en le tapotant...
C'est à ce niveau-là que j’allais donc fixer l’instrument.
J’ai ensuite fabriqué un chevalet avec une pièce de chêne. Je l’ai fait sur le modèle des guitares classiques, comme je disposais de cordes de guitare et que cela me paraissait le plus simple...
J’ai également fabriqué le sillet du chevalet et le sillet de tete (les barres sur lesquelles reposent les cordes) en chêne.
Le chevalet est fixé au tronc au moyen de deux vis en acier bichromaté (ca ne rouille pas, et ça n’est pas toxique pour l’arbre)
J’ai ensuite percé des petits trous dans le tronc (ne hurlez pas !!! Il cicatrisera vite ! Il en a vu d’autres celui-ci...) à la perceuse que j’ai ensuite agrandis et formés au moyen de l’alésoir à main.
Les chevilles devaient être adaptée pour que la lumière d’accrochage de la corde soit près de la tête et non au bout comme sur une harpe… Je leur ai donc foré un petit trou près de la tête carrée.
Les chevilles sont ensuite insérées dans l’arbre (Les chevilles étant en alliage d’aluminium, de même pas de risque de rouille ou de toxicité pour l’arbre…)
Il n’y avait plus qu’à effectuer l’encordage, comme pour une guitare classique !
C’est en serrant les cordes que les sillets sont retenus (ils sont simplement posés le long de l’écorce)
Reste à accorder, là mon iphone m’a fourni une application précieuse (n-track tuner) pour accorder à peu près (cela bouge sans arrêt : le matériau est vivant + c’est en plein air, alors vous pensez bien que tous les quarts d’heure tout est à recommencer !…
j’ai arbitrairement choisi l'accordage suivant :
D 570
B 480
G 385
E 330
C 260
A 218
Le son est beau et la résonance est impressionnante : on entend le gazouillis de la harpe dans tout le jardin !
me reste à apprendre à jouer à présent, hem :S
J’ai trouvé les pièces détachées de harpe ici : L’Unisson https://lunisson.fr/pieces-detachees/ merci à eux 🙂
C’est bien joli, mais je bloque psychologiquement à l’idée de faire un trou dans un arbre. C’est pas forcément argumenté scientifiquement (je me demande seulement s’il n’y a pas un risque infectieux mais il faudrait que je creuse, ah ah), c’est juste viscéral.
Il n’empêche que c’est amusant et réussi !
Bonjour Marie-Eve ! Oui, il y a un risque infectieux… mais pas plus que quand une branche est cassée par une tempête en fait ! 🙂 et cela cicatrise vite… en fait j’avais des scrupules jusqu’au moment où j’ai vu que l’ONF dans l’espace Rambouillet avait percé des arbres pour y mettre des gros tubes en inox (pour un parcours de passerelles aériennes)… Je me disais que l’ONF, bon, globalement ils savent de quoi ils s’occupent 🙂 et pour finir : c’est dans un jardin, pas dans la nature !
Oui, l’ONF ils s’y connaissent un peu en arbre je crois 🙂 c’est marrant autour de chez nous les terrains d’accrobranches sont très softs pour les arbres porteurs avec des petites cales pour qu’ils ne soient pas abîmés par les câbles.
Autrement, ce n’était pas du tout une critique, d’autant plus que cette harpe est magnifique. C’est juste un blocage psychologique personnel qui m’empêcherait d’en faire autant 😉