Eh bien non, pour une fois, pas de bricolage !!! mais ne partez pas, vous pourriez être surpris d’être étonnés !
On a beau être dans le concret (« comment diable vais-je pouvoir occuper les lionceaux avec les moyens du bord »), il est parfois rafraichissant de repasser par la théorie, elle est parfois source d’inspiration et d’idées opérationnelles…Les Jeux et les Hommes est un essai important du sociologue Roger Caillois publié en 1958.
Il y définit les jeux, les classe, et définit leurs interactions et influences sur la société. Et classer les jeux peut permettre d’en inventer, non ?Roger Caillois les classe selon deux entrées :

• agôn, alea, mimicry, ilinx : les impulsions primaires.
  • L’agôn est la compétition où les joueurs donnent le meilleur d’eux-même pour battre leurs opposants.
  • Dans un jeu de type alea, les joueurs laissent leur sort entre les mains du destin.
  • La mimicry est le « faire semblant », le « ressembler à ».
  • L’ilinx est la recherche de la sensation de vertige (dans un manège par exemple).
  • Ces impulsions sont combinables. Par exemple, le poker marie l’agôn et l’alea. Les joueurs se voient attribuer un jeu aléatoirement, leur position de départ est ainsi déséquilibrée. Puis les joueurs cherchent à tirer le meilleur parti de leurs cartes pour remporter la victoire.
• ludus, paidia : les impulsions secondaires. Ce sont les 2 pôles d’une échelle établissant le caractère réglé d’un jeu. Plus un jeu dispose de règles précises dont il est difficile de s’éloigner plus le jeu se trouve vers le pôle lupus (les échecs par exemple). Au contraire, moins il est réglé plus il se retrouve vers le pôle paidia (typiquement, deux enfants jouant aux petites voitures et simulant une course).